La homeless

La homeless

Je n’ai pas de domicile fixe. Sans patrie, sans parents, sans attaches. Je suis homeless du cœur. Je n’ai pas souvent eu de chance dans la vie, mais ma famille s’est toujours arrangée pour que je ne m’en sorte pas trop mal. Depuis, que je n’en ai plus (de famille, il va sans dire) j’accumule les mauvaises impressions et les erreurs de parcours grossières. Je n’ai jamais été vraiment indépendante et voilà qu’on me fout à la porte avec un pack-sac et deux Kraft Diners en souvenir du bon vieux temps. Je n’ai plus vraiment de logis, plus vraiment d’adresse, plus vraiment d’identité. Je suis racaille aux bois dormants, qui profite de la naïveté de ses quelques amis pour se trouver un coin de divan où dormir. Je ne ressens plus la douleur de l’abandon, je suis comme anesthésié dans ma propre souffrance. Je ne suis pas triste, je ne suis pas moche. Je suis sale et heureuse, je vis des restants de table, des oublis de verrouiller la porte.
Je suis homeless. Ouin pis. Peut-être que c’est mieux comme ça.

Faux-Semblants

J’ai un copain qui n’est pas vraiment mon copain. J’ai un chien qui n’est pas vraiment mon chien. J’ai une amie qui n’est pas vraiment une amie. 

Faux-semblants. 

Boule de laine et chapeau de feutre. 

Pourtant, j’aime ce copain, ce chien et cette amie, même s’il ne sont pas vraiment ce qu’on penserait qu’ils sont. 

Mais au fond c’est ça la vie; faire semblant de s’appartenir pour voir le lien qu’on peut tisser. 

Boule de poil et chat fatigué. 

Dehors, il y a de la neige, et les oiseaux font semblant d’être heureux sous le soleil. Tout semble pur et vrai, mais ce n’est pas le cas.  

Les oiseaux ont froid, mais ils sont beaux et ils chantent bien, alors on oublie tout.

Boule d’amour et charade de tendresse. 

Boule de neige et château de givre. 

On fait semblant et on aime ça. Que de faux-semblants.